dimanche 7 décembre 2014
vendredi 5 décembre 2014
Servir frais, chronique du millénaire
2 février 2000
La journée à l’envers
Par Lady Chesterfield
La journée avait commencé vite. Boum!
Le jour était là, ronflant dans la fenêtre. Il était sans doute déjà sept
heures du matin, le gris opalescent remplissait les carreaux. D’un œil, je
voyais avec satisfaction qu’il n’y avait pas de givre. «Tant mieux, tant mieux,
il ne fera pas trop froid.»
Et je me retournai sur le côté,
cherchant un peu de chaleur entre les couvertes.
Je rêvais.
Je rêvais que j’étais allongée avec
toi.
C’est embêtant les rêves. Ça n’allait
pas durer, ce n’était qu’un rêve matinal que le chat allait sans doute
interrompre d’ici quelques minutes. Les chats demandent toujours la porte dès
que le jour se lève. J’étais allongée à tes côtés. Nous étions nus. Le lit
était dans un salon en ville, dans un appartement. C’était en plein jour. Et
chaque fois que la brûlure de nos chairs me pinçait, et que pour y mettre un
terme il fallait s’enlacer, quelqu'un ou plusieurs personnes entraient, nous
saluaient, interrompant nos tentatives de se trouver amplement.
Et cela durait toute la journée.
Pendant tout ce temps, dans la fenêtre
du salon, un escargot avançait en mangeant la fenêtre goulûment.
Enfin le téléphone sonna.
C’était toi.
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